Terminales géopolitiques
Thème 2 – Faire la guerre, faire la paix :
formes de conflits et modes de résolution
Étude conclusive | Le Moyen-Orient : conflits régionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux (étatiques et non étatiques).
Le 19 novembre 1977 au soir, Anouar el-Sadate, président («raïs») de l'Égypte arrive à Tel Aviv. Il serre la main de Menahem Begin, Premier ministre d'Israël. Sadate tire ainsi les leçons de la guerre du Kippour, dernière tentative de l'Égypte pour résoudre militairement le conflit israélo-arabe. Cette visite aboutit aux accords de paix de Camp David (17 septembre 1978) conclus sous l'égide du président américain Jimmy Carter. Israël y gagne la sécurité sur son flanc sud et la rupture du front uni des pays arabes. Sadate obtient la rétrocession du Sinaï conquis par Israël en 1967 et l'aide économique et militaire des États-Unis. Le président égyptien paie le prix de son audace : ses anciens alliés arabes lui reprochent cette paix séparée comme une trahison. Même à l'intérieur de l'Égypte, la colère gronde : le 6 octobre 1981, Sadate est abattu par des militaires égyptiens islamistes.
Pourtant, cette paix a tenu. Depuis 1978, d'autres États arabes ont fait la paix avec Israël et, comme l'Égypte, noué des relations diplomatiques avec l'État hébreu. La Jordanie a fait la paix avec Israël en 1994 ; en décembre 2020, par les accords d'Abraham, soutenus par l'administration Trump, le Maroc, les Émirats Arabes Unis, mais aussi Bahreïn et le Soudan, ont à leur tour emboîté le pas. L'objectif d'Israël est d'être reconnu par ses voisins du Moyen-Orient, et plus largement du monde arabe, comme un État légitime. L'Arabie Saoudite n'est pas allée jusqu'à établir des relations diplomatiques avec Israël, mais elle apprécie l'aide technologique que lui apporte ce dernier dans la guerre contre les rebelles houthis du Yémen, des chiites soutenus par l'Iran. Le processus de paix israélo-palestinien a échoué, mais la diplomatie israélo-arabe a progressé. C'est cette évolution que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 a essayé de remettre en cause à travers les massacres du 7 octobre 2023.