Un aqueduc romain dans le Midi de la France : le pont du Gard. Il a été construit dans les années 50 après Jésus-Christ, mais la « Province romaine » (province signifiant « pays conquis », d'où vient le nom de la Provence) dans le Sud de la Gaule avait été organisée dès le IIe siècle av. J-C, bien avant la conquête du reste de la Gaule par Jules César dans les années 59 à 52 avant Jésus-Christ.
12 septembre 2024
❑ Corrigé de l'interrogation sur la périodisation.
Chapitre 1. La Méditerranée antique : les empreintes grecque et romaine.
➣ Quelles sont les empreintes de l'Antiquité grecque et romaine sur le pourtour de la Méditerranée ?
1. L'empreinte grecque
Construits à l'époque du gouvernement de Périclès (451-429 av. J-C), les monuments de l'Acropole sont le symbole de la puissance d'Athènes. Ils furent érigés en utilisant le trésor de la ligue de Délos, fondée en 477 av. J-C pour défendre les Grecs contre l'empire perse. En fait, la ligue devint bientôt l'instrument de l'hégémonie d'Athènes en Mer Égée. Le tribut payé par les alliés à Athènes au nom de l'alliance devenait la reconnaissance de leur sujétion. Au XIXe siècle, dans sa Prière sur l'Acropole (1865) le philosophe français Ernest Renan voit dans l'Acropole un idéal de perfection et l'expression du « miracle grec ».
a) L’invention de la politique dans la cité grecque
❑ La cité : πόλις (polis) en grec. => la politique, la police (la force publique qui assure l'ordre et la sécurité dans la cité), policé (adjectif qui désigne les gens bien élevés qui habitent la cité). La politique = les affaires de la cité. Au IVe siècle avant J-C, le philosophe grec Aristote, professeur d’Alexandre le Grand, a écrit un livre intitulé La Politique. C’est le premier livre de science politique.
Les cités grecques sont inégalement étendues, mais de taille réduite. L’idéal des Grecs est l’autarcie ( l’autosuffisance), garantie d’indépendance.
© Hatier.
L'Attique, le territoire de la cité d'Athènes. Si la cité avait dû se contenter des ressources de l'Attique, jamais Athènes ne serait devenue une grande puissance. C'est par le commerce et la fondation d'un empire maritime qu'elle s'est enrichie.
13 septembre 2024
b) Athènes, une démocratie et un empire.
❑ démocratie = le gouvernement du peuple par lui-même.
=> les citoyens ont des droits politiques (mais les Athéniens excluent les femmes, les esclaves et les étrangers de ces droits). Ils prennent part à la défense de la cité.
© Hatier.
❑ l’empire athénien apparaît après les guerres médiques (contre la Perse). En 490 (Marathon) puis en 480 av. J-C (Salamine), Athènes écrase les Perses, sur terre, puis sur mer. La flotte athénienne est alors invincible (300 trirèmes, avec des équipages de citoyens). En 477 av. J-C, Athènes crée la Ligue de Délos, une alliance qui réunit les cités grecques autour de la Mer Égée. Très vite, cet empire devient une hégémonie athénienne. Athènes ne se contente plus de protéger ses alliés, elle les exploite.
16 septembre 2024
c) Une civilisation brillante, mais victime de son ὕßρις (hybris = la démesure)
Document : Un discours de Périclès, rapporté par l'historien Thucydide (version annotée en classe les 16 et 19 septembre).
Périclès incarne l'apogée d'Athènes. On parle du « siècle de Périclès » pour désigner son époque. Né vers 494 av. J-C, il est au pouvoir à partir de 462 et jusqu'à sa mort en 429. De 443 à 429, il est réélu stratège, en charge de la défense et de la politique extérieure d'Athènes. Il consolide la démocratie en créant le misthos (μισθός), une indemnité qui permet aux citoyens les plus pauvres de participer à la vie politique. Il est aussi à l'origine des monuments prestigieux de l'Acropole qui exaltent la puissance d'Athènes et sont financés par le tribut extorqué aux alliés. Il est enfin l'instigateur de la guerre du Péloponnèse (431-404 av. J-C) contre Sparte et ses alliés. Sa stratégie était de s'abstenir de nouvelles conquêtes et d'épuiser Sparte en s'appuyant sur la puissance navale d'Athènes. Mais Périclès meurt de la peste en 429 dans Athènes assiégée par les Spartiates. Ses successeurs moins prudents que lui se lancent dans des offensives hasardeuses qui tournent au désastre. En 404, Athènes est finalement vaincue. Thucydide est notre principale source sur Périclès. Il loue son intelligence, mais insiste sur le caractère quasi monarchique de son pouvoir : « sous le nom de démocratie, c'était en fait le gouvernement du premier des citoyens ». ➣ voir aussi p. 26-28.
19 septembre 2024
2. L'empreinte romaine
L'expansion des conquêtes romaines commencées par la République et poursuivies par l'Empire. Rome devient la capitale d'un empire méditerranéen. La paix romaine, assurée par la suprématie des légions et des frontières partiellement fortifiées (le Limes), en garantit la prospérité pendant plusieurs siècles, mais de plus en plus difficilement.
© Hatier.
a) Les conquêtes romaines : de la République à l'Empire.
❑ Res publica = la chose publique, autrement dit l’État.
❑ Rome n’a jamais été une démocratie : c’est d’abord une oligarchie, dirigée par le Sénat, où siègent les patriciens. Les pauvres (la plèbe) se révoltent parfois, mais participent à la montée en puissance de Rome en servant dans l’armée. Entre 264 et 146 av. J-C, Rome livre plusieurs guerres à sa rivale africaine, Carthage.
– Sous la République, Rome étend sa domination [ou imperium = empire], ce qui confère un pouvoir croissant à l’armée.
=> des rivalités entre généraux et des guerres civiles. Ex : entre César et Pompée au début des années 40 av. J-C.
De nouveau entre Octave et Marc Antoine après la mort de César (44-31 av. J-C-).
Octave, vainqueur de Marc Antoine à Actium en 31 av. J-C, réunifie le monde romain et devient le premier empereur sous le nom d’Auguste, en prenant le titre de Princeps Senatus.
Inscription trouvée à Cologne (Allemagne). Cologne, située sur le Rhin, était une colonie romaine de la frontière fortifiée du Limes. Cette inscription ornait un bâtiment disparu. Elle dit : « L'empereur Néron César Auguste, fils du divin Claude, petit-fils de Germanicus César, arrière petit-fils de l'empereur Tibère, arrière arrière petit-fils du divin Auguste, Grand Pontife, dans la douzième année de sa puissance tribunicienne, impérator pour la dixième fois et consul pour la quatrième fois, père de la patrie [a financé ce monument]. Sous le [commandement du] légat impérial Publius Sulpicius Scribonius Rufus, la légion XV Primigenia l'a érigé. » Le texte permet une datation précise : douze ans après l'avènement de Néron soit 66 ap. J-C. L'inscription a été retrouvée dans la maçonnerie d'un égout, ce qui correspond à la disgrâce posthume de Néron, assassiné en 68 et considéré ensuite comme l'archétype du tyran. Cette inscription est un exemple du culte impérial, des différents pouvoirs de l'empereur (politique, militaire, religieux), de l'urbanisation romaine et de la diffusion du latin, ainsi que du rôle qu'y jouait l'armée. © Römisch Germanisches Museum, Cologne.
L'espace fortement romanisé du Limes germanique autour de Cologne, sur la frontière du Rhin. Cologne était au carrefour de plusieurs voies romaines. Au-delà du Rhin commençait l'espace des barbares. En 9 après J-C, Auguste avait décidé de fixer la frontière sur le Rhin après la destruction des deux légions de Varus dans la forêt de Teutoburg. Aujourd'hui, les noms des villes portent toujours la trace de leur origine latine : Cologne (Colonia), mais aussi Deutz (Divitia) à proximité de Cologne, Coblence (Confluentes, au confluent Rhin-Moselle), Neuss (Novæsium). © Princeton University Press, Barrington Atlas.
20 septembre 2024
b) La romanisation par la force et par le droit autour de la Méditerranée (Mare Nostrum).
❑ La force, avec les légions, qui sont massées aux frontières.
❑ Le droit, le jus romanum, qui est une grande innovation des Romains. Les Romains sont des juristes, l’empire est cadastré. Progressivement, la citoyenneté romaine est étendue à tous les hommes libres de l’empire (édit de Caracalla, en 212).
C’est une différence de fond avec Athènes.
Le poète païen Rutilius Namatianus, d'origine gauloise, fait un éloge de Rome au début du Ve siècle après Jésus-Christ :
« Écoute-moi, reine magnifique du monde qui est devenu ton domaine [...] Aux nations diverses tu as donné une patrie unique ; les peuples qui ignoraient la justice ont gagné à être soumis par tes armes ; et, en appelant les vaincus au partage de tes droits, de l'univers tu as fait une seule cité. »
=> l’appartenance à l’empire devint un motif de fierté.
Au XXIe siècle, le latin reste au cœur de notre langue et de notre culture, comme le montre cet extrait d'un éditorial du Figaro sur la situation politique en France, dans l'édition datée du 14 septembre 2024 :
[...] le Rassemblement national vient de marquer plusieurs points tactiques. À commencer bien sûr par le nihil obstat au nom de Michel Barnier après le veto mis sur Xavier Bertrand.
Qu'est-ce qu'un referendum ? Un exeat ? Un message Urbi et orbi ? Un ennemi expédié ad patres ? Et en anglais un caveat ? Et cætera.
❑ Le latin reste un héritage très présent du monde romain (cf., outre le droit, la médecine : un infarctus, un collapsus).
c) l’empire chrétien
Le christianisme s’est répandu très vite dans l’empire romain.
Les Romains étaient en principe tolérants, mais imposaient le culte impérial.
=> un problème politique. Les chrétiens sont persécutés.
Lors des persécutions de 177 à Lyon, décidées par l'empereur Marc Aurèle, Blandine, une jeune fille, fut livrée aux lions qui l'épargnèrent. Elle périt ensuite sous les coups d'un auroch. Martyre, elle fut ensuite honorée comme une sainte. Le phénomène des martyrs contribua à l'expansion du christianisme qui amena les empereurs à changer de politique.
➣ Un(e) martyr(e) est quelqu'un qui meurt pour sa foi (religieuse). Le martyre est le supplice que subissent les martyrs.
❑ Comme la diffusion du christianisme s’amplifie avec le nombre des martyrs, en 313, l’empereur Constantin change de politique : l’empire devient chrétien. En 325, au concile de Nicée, Constantin et les évêques s’entendent sur le dogme (la doctrine chrétienne), dans un souci d’unité.
Constantin, entouré d'êvêque, présente le « Symbole de Nicée », un texte qui résume les principes de la foi chrétienne : que Jésus-Christ, fils de Dieu, a été crucifié et est ressuscité. L'empereur s'appuie désormais sur le christianisme devenu l'un des plus puissants ferments d'unité de l'empire. On remarquera que la partie orientale de l'empire romain parle grec.